Santé et Environnement : un panel de spécialistes en Cardiologie, ORL, Pneumologie et Médecine interne

Résumé

La communauté de Pratique Ecosanté de l’Afrique de l’ouest et du centre (COPEC-AOC) s’est investie dans l’intégration de l’unité d’enseignement «Introduction à l’approche Ecosanté» dans les curricula des étudiants en médecine générale. Les compétences et objectifs visés sont principalement une sensibilisation et des initiatives qui prennent compte des liens complexes qui existent entre la santé et l’environnement [1]. En effet, de nouvelles problématiques environnementales ont récemment été mises en exergue avec l’extension des activités humaines et du réchauffement climatique. Les paradigmes ont ainsi évolué, concernant la contamination de l’environnement avec, entre autres, une possible altération de la fertilité masculine et féminine, en plus de troubles métaboliques et thyroïdiens [2]. Aussi, l’OMS estime que les facteurs environnementaux occupent le 5ème rang des facteurs de risque cardiovasculaire en étant responsables de 24% de décès dans le monde particulièrement dans les pays à faible revenu comme le Sénégal. Les maladies non transmissibles (MNT) sont, de fait, à l’origine de plus de 38 millions de décès par an dans le monde dont 16% sont évitables et dues aux maladies cardio-vasculaires (MCV). De plus, leur nombre ne cesse d’augmenter, avec un financement, qui représente 30% des coûts médicaux nationaux. D’autre part, les effets néfastes de la pollution atmosphérique sur la mortalité due à ces MCV sont bien établis [3-5]. Leur explosion est certes due à l’augmentation des facteurs de risque classiques, mais également à l’émergence de nouveaux facteurs de risque cardiovasculaire, de type environnemental. Cette nouvelle donne est essentiellement représentée par la pollution, qui affecte l’atmosphère ; mais qui a aussi une composante sonore voire lumineuse. Ainsi, sur le plan cardiovasculaire (CV), l'exposition aux particules fines (PM2.5 et PM10) contenues dans les polluants issus des diffé- rentes combustions provoque des dérèglements endothéliaux, une rupture possible des plaques d'athéromes et une activation du système sympathique créant ainsi une hypertension. Le lien temporel étroit entre hospitalisation, mortalité par insuffisance cardiaque et pollution de l’air doit donc être ciblé par la politique de santé mondiale [6, 7]. La pollution lumineuse présente également un

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risque pour la santé CV. En effet, en raison de l’augmentation massive de l’éclairage des villes et des villages depuis le milieu du siècle dernier, 83% de la population mondiale vit à l’heure actuelle sous un ciel pollué par la lumière. D’autre part, une forte exposition au bruit au-delà du seuil de 65 dB est associée à une augmentation de la prévalence et de l’incidence des cardiopathies ischémiques. Le bruit en perturbant les rythmes du sommeil génère la production d'hormones du stress (cortisol et catécholamines) et affecte le métabolisme du glucide et des lipides [8].

Mots clés : Environnement - pollution - Enseignement - impact sanitaire.