Aspects épidémiologiques et diagnostiques des connectivites au service de Médecine Interne du CHUN de Pikine : analyse de 287 observations

Yakham Mohamed LEYE, Nafy NDIAYE, Ngoné Diaba DIACK, Michel Aassane NDOUR, Biram Codou FALL, Waly KA, Jessica Daisy Grace DEVOKOLOT, Samira EL FAJRI, Alex BAHATI, Amadou NIASS, Maouly FALL, Papa Souleymane TOURE, Madoky Magatte DIOP, Mamadou Mourtalla KA, Abdoulaye LEYE

Résumé


Introduction
Les connectivites sont un groupe d’affections qui ont en commun une atteinte
diffuse, inflammatoire et chronique, du tissu conjonctif. Elles sont de plus en plus
diagnostiquées en Afrique Subsaharienne. Cette étude avait pour objectif de
décrire leurs caractéristiques épidémiologiques et diagnostiques au Centre
Hospitalier National et Universitaire de Pikine dans la banlieue dakaroise
Patients et méthodes
Il s’agissait d’une étude observationnelle descriptive et rétrospective couvrant la
période de janvier 2008 à février 2014 soit une durée de 74 mois dans le service
de Médecine Interne et de consultation externe de l’hôpital de Pikine. Le
diagnostic des connectivites était retenu selon les critères de consensus
internationaux.
Résultats
De Janvier 2008 à Février 2014, un total de 206.389 nouveaux patients s’étaient
présentés dans la consultation externe des différentes spécialités de l’hôpital.
Parmi eux, 287 avaient un diagnostic de connectivite(s) soit une fréquence
globale de 0,14%. Les patients atteints d’une connectivite isolée étaient au
nombre de 273 soit 95,1% ; tandis que les patients porteurs d’un syndrome de
chevauchement étaient au nombre de 14 soit 4,9%. Les quatre principales
connectivites étaient représentées par la PR, suivie du LES, des syndromes de
chevauchement et du syndrome de Sharp. Nous avons colligé 253 femmes et 34
hommes soit un ratio femme/homme égal à 7,4. La moyenne d’âge générale était
de 43,7 ans. L’âge de 30 ans était le mode avec 14 occurrences. Le délai de
consultation pour cet ensemble de connectivites était en moyenne de 22,3 mois.
Le délai diagnostique moyen pour l’ensemble des nouveaux patients était de 4,98
semaines.
Les manifestations générales ont été observées chez 81 patients soit 28.2% de
notre cohorte. L’altération de l’état général a été le signe général le plus
fréquemment noté. Les manifestations ostéo-articulaires ont été notées chez 214
patients soit 74.6%, les signes cutanés chez 56 patients soit 19,5%, les signes
musculaires chez 7,7%, cardio-vasculaires chez 3,8% , de même que pleuropulmonaires

chez
3,8%
,
digestive
chez
11,8%,
ophtalmologique
chez
8,7%
et

neuropsychiatrique
chez
5,2%
de nos
patients.
Les
patients
ayant
bénéficié
de
la

recherche

d’au moins un anticorps étaient au nombre de 172 soit 59,9% parmi
lesquels 131 malades soit (76,2%) ont présenté une positivité à au moins l’un
d’entre eux.
Conclusion
Les connectivites en milieu hospitalier dakarois sont des affections de la femme
jeune, dominées par la PR. L’important retard diagnostique observé dans notre
série et dans des études similaires souligne la nécessité d’une sensibilisation des
praticiens afin d’améliorer le pronostic de ces affections dans nos régions.
Mots clés : Connectivites, Dakar, Prévalence.

 


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