Les modes de révélation du lupus érythémateux systémique à Dakar (Sénégal) : à propos d’une série de 161 cas

M. M Diop, Y. A. Guèye, A. Leye, P. S. Touré, A. Berthe, M. M. KA

Résumé


 

Contexte : En Afrique sub saharienne, le lupus érythémateux systémique (LES) a fait l’objet de travaux restreints. Il s’agit d’une connectivite relativement rare mais surtout sous diagnostiqué à cause de son polymorphisme clinique avec par- fois des atteintes viscérales au devant du tableau [1]. Cette étude avait pour objectif de déterminer les di- vers types et la fréquence des manifestations inaugu- rales de la maladie lupique en vue de formuler des recommandations pour sa meilleure prise en charge.

Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale rétrospective multicentrique à visée descriptive allant de 1995 à 2006. Elle a impliqué les 4 plus grands hôpitaux de Dakar considérés comme des centres de référence. Etaient inclus les patients présentant au moins 4 des 11 critères de l’American College of Rhumatology (ACR) de 1982 modifiés en 1997. Le logiciel SPSS.11 et le test de khi-2 ont été utilisés pour traiter les données.

Résultats : Cent soixante et un dossiers étaient colligés pour 144 femmes et 17 hommes (sex-ratio : 0,11). Les âges extrêmes étaient 12 et 74 ans avec une moyenne de 34 ans. Les lésions inaugurales regroupaient 71 lupus discoïdes (46,7%) ; 16 lupus subaigus (10,5%) et 55 lupus aigus (36,18%). Aussi des manifestations rhumatologiques étaient notées chez 113 patients (70,19%). Il s’agissait de 102 (90,26%) arthralgies, 9 (8%) arthrites vraies, de 14 (12,38%) syndromes myogènes et de 8 (7,07%) déformations ostéo-articulaires. Egalement, des signes rénaux étaient révélateurs chez 72 (44%) patients avec 67 (93%) protéinurie significative, 10 (15%) syndrome néphrotique et 20 (30%) syndromes néphritiques et la fonction rénale était perturbée chez 8 (11,1%) patients dont 3 (4,1%) cas d’in- suffisance rénale chronique. Le délai d’évolution était de 21,5 mois. Le diagnostic était tardif, c’est-à-dire au delà de 24 mois, chez 30 malades (18,6%) dont 18 présen- taient des atteintes viscérales. Les corticoïdes ont été utili- sés chez 153 patients (95%) et les antipaludiques de syn- thèse (APS) chez 110 patients (soit 68,3%). Parmi les patients 19 malades soit 11,18% des cas avaient reçu des immunosuppresseurs. Nous avons noté 7 cas de décès chez des patientes n’ayant pas reçu d’immunosuppresseurs.

Conclusion : Le pronostic du LES peut être amélioré par une bonne information des patients sur de possibles atteintes monoviscérales et la formation des praticiens pour une plus grande utilisation des immunosuppresseurs.



Texte intégral :

PDF

Renvois

  • Il n'y a présentement aucun renvoi.